par Frédéric Bisson
@FredericBisson
frederic_bisson@yahoo.ca
Un nouveau classique pour une nouvelle génération est né!
La guerre des tuques 3D va surtout plaire aux jeunes pré-ados et adolescents de 2015 mais plaira également à leurs parents, qui ont grandi avec le film, s’ils arrivent à éviter les comparaisons avec l’original.
Voyez la bande-annonce ici:
UNE HISTOIRE DIFFÉRENTE
Dans cette nouvelle mouture, on y raconte toujours la vie d’élèves pendant un congé (des Fêtes? De mars? On voit peu ou pas de décorations de Noël, ce qui manque à l’ambiance générale du film). À la différence de l’œuvre d’André Melançon, ces jeunes-ci trouvent le temps long dans leur village et cherchent à s’occuper – d’où l’idée de faire la guerre.
Le personnage de Lucie (ici-haut, voix de Sophie Cadieux) vole la vedette: féministe malgré son jeune âge, allumée, énervée et énergique, on aurait parfois envie de lui rappeler qu’elle a oublié de prendre son Ritalin! Mais ça fonctionne! Chabot (Gildor Roy) est imbécile à souhait, Daniel Blanchet de Victoriaville est parfait et les jumeaux (André Sauvé) sont drôles.
La passion entre Sophie (Mariloup Wolfe) et Luc (Nicholas Savard L’Herbier) est cependant moins bien développée, ce qui m’a un peu déçu.
L’histoire est amenée différemment mais les « punchs » y sont (La guerre, c’pas une raison pour se faire mal… Les flancs, les flancs, c’est quoi ça les flancs).
C’est un beau et bon film. Les effets 3D sont réussis. Ce film là peut facilement avoir une carrière internationale, même en anglais. Le décor est bucolique et on arrive même à oublier qu’il s’agit d’une animation. (Vous remarquerez l’école – clairement on a l’impression que le programme d’austérité du gouvernement Couillard a fait très mal au village!)
L’ORIGINAL VS LA VERSION ANIMÉE
Les gens de la génération X – dont je suis – qui ont grandi avec le film risquent d’être légèrement déçus. L’animation enlève à l’émotion et les phrases classiques n’ont pas le même impact. Il faut l’aborder presque comme un nouvel opus et éviter les comparaisons. L’équipe a choisi de plaire à la jeune génération d’aujourd’hui (on a droit à une version 2.0 du fort de neige, moulé avec des bacs de recyclage)
Les enfants de 2015 vont adorer, et leurs parents – des X – vont surtout aimer voir leurs enfants rire et pleurer avec les Sophie, Jacques, Guy, Francois et autres… (Étrange de voir un pré-ado qui s’appelle Jacques ou Luc en 2015)
Notez que la scène finale avec l’adorable chienne Cléo sera un peu difficile pour certains…
LA MUSIQUE
Les chansons ajoutent un beau filtre. « L’hymne » de Fred Pellerin et Céline Dion est parfaite. Les premières notes servent à quelques reprises dans les moments plus tristes. Je suis le vent (Marie-Mai) lance bien l’action. Les réalisateurs ont choisi de refaire une nouvelle version de L’amour a pris son temps (Marie-Mai, Groenland, Louis-Jean Cormier, Marie-Pierre Arthur, Fred Pellerin), présentée sur le générique de fin.
MANQUE DE RYTHME
Seul bémol: le montage pourrait être resserré légèrement en première demie afin accélérer le rythme. La trame d’effets sonores manque un peu de profondeur (bruits de neige, vent, animaux dans la forêt).
J’aurais aussi mis le nom des acteurs qui prêtent leurs voix au début, pour ne pas perdre 15 minutes à me demander « c’est qui?
UN BON FILM
Un film divertissant et qui plaira à toute la famille mais qui ne viendra pas détrôner la version originale dans le coeur de ceux qui ont tant rêvé devant cette forteresse de neige et les visages expressifs des acteurs des années 80.
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